Par: Diana Roberts
Pour la plupart des gens, la durabilité renvoie à l’adoption de pratiques plus écologiques, comme privilégier le papier au plastique, recycler plutôt que d’envoyer des déchets aux sites d’enfouissement ou encore de délaisser un peu la voiture. Bref, elle se traduit par la modification de nos habitudes de consommation en vue de réduire notre empreinte carbone sur la planète où nous vivons tous.
Pour les institutions financières, cette vision de la durabilité ne fait qu’effleurer l’enjeu. Il est vrai que les pratiques d’affaires durables ont toujours joué un rôle important au sein des opérations et de la rentabilité des institutions financières, mais pourquoi ces pratiques sont-elles encore plus essentielles aujourd’hui?
La pression exercée par la clientèle, le personnel, le gouvernement et bon nombre d’organismes de réglementation provinciaux ou fédéraux grandit à un point tel qu’il est plus important que jamais pour les banques d’avoir en place une stratégie fondée sur le rendement et visant à aborder trois dimensions : les gens, la planète et le profit, que l’on réunit sous le concept du « triple résultat ».
À son origine, en 1994, ce concept désignait les facteurs environnementaux et économiques ainsi que l’équité sociale. Au fil du temps, il s’est élargi pour inclure différentes structures d’affaires comme la responsabilité sociale d’entreprise et les initiatives environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ainsi qu’une variété de concepts de plus en plus spécialisés, notamment les profits et les pertes d’un point de vue environnemental, l’investissement à retombées sociales, et la productivité de carbone.

Que représente la durabilité pour le secteur bancaire?

Donc, si s’engager à passer des processus papier à la gestion numérique de l’information ou encore à maintenir la température à 20 °C en hiver ne correspond pas à la durabilité dans le secteur bancaire, en quoi consiste-t-elle? En fait, les pratiques durables dans le secteur bancaire sont axées sur la planification et l’exécution stratégiques des opérations bancaires et des activités d’affaires dans le but, certes, d’optimiser la rentabilité, mais aussi de tenir compte de l’impact sur l’environnement, la société et la gouvernance.
De nombreux acteurs du secteur bancaire, dont certains travaillant pour les plus importantes institutions du monde, ont reconnu que la transition de la société vers les énergies plus vertes ainsi que les conditions météorologiques extrêmes ou autres conséquences du réchauffement climatique entraînent d’importants risques pour les entreprises. Toutefois, bon nombre d’entre eux s’inquiètent aussi du fardeau qu’entraîneraient des réglementations liées au climat, notamment en les soumettant à de nouvelles exigences de transparence, en dressant des obstacles à l’égard des prêts accordés à certains secteurs et même en augmentant leurs exigences en matière de capital. L’incertitude quant à la façon de définir, d’évaluer, de mesurer et de signaler les normes environnementales, sociales et de gouvernance préoccupe également le secteur bancaire. Augmenteront-elles le besoin en main-d’œuvre? Est-ce qu’elles se traduiront par un plus grand risque financier?

Engagement du secteur bancaire à l’égard de la durabilité

Malgré leurs inquiétudes, les plus importantes banques s’engagent à respecter les pratiques durables. Par exemple, on note un ralentissement des investissements au sein des secteurs nocifs pour l’environnement, comme les projets miniers, alors que l’engagement auprès des secteurs produisant ou utilisant des sources d’énergie de rechange augmente. L’alliance financière pour des émissions nettes zéro créée par les Nations Unies « a mobilisé 43 % des actifs bancaires mondiaux dans le but d’atteindre l’objectif zéro émission nette au plus tard en 2050 au sein des prêts et des portefeuilles d’investissements. En fait, plusieurs des plus importantes banques s’engagent à atteindre cet objectif d’ici 2030. »1
Les chiffres témoignent de la hausse de l’engagement à l’égard des finances vertes, notamment par une croissance monumentale des investissements dans les énergies renouvelables et les infrastructures durables. Rapidement, les banques commencent à élargir leurs véhicules d’investissement afin d’inclure des engagements en matière d’environnement, de durabilité et de communauté ainsi qu’à l’égard des prêts verts et du financement aux projets d’énergie propre. En fait, selon Bloomberg, « l’engouement envers l’investissement dans les initiatives environnementales, sociales et de gouvernance prend de l’ampleur. Les dettes liées à la durabilité s’élevaient à 1,6 billion de dollars en 2021. Des prêts de 625 milliards de dollars ont été octroyés uniquement pour les engagements verts et les prêts liés aux objectifs sociaux et durables au sens large ont, pour leur part, dépassé les 400 milliards de dollars.2

Les pratiques bancaires durables sont là pour de bon

Il n’y a pas que les réglementations qui motivent la transition durable du secteur bancaire. Les dirigeants de banque sont conscients que les clients manifestent beaucoup l’importance qu’ont pour eux les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance. Ils savent qu’ils doivent répondre aux attentes de leur clientèle et de leur personnel, qui préfèrent tous les deux faire affaire avec des organisations qui adoptent des pratiques durables. Les banquiers comprennent que les pratiques durables du secteur bancaire, à long terme, contribueront à établir leur réputation d’entreprises durables et à créer de nouvelles occasions d’affaires. Ils savent également que les réglementations environnementales deviendront vite la norme et que le modèle bancaire durable est bien implanté, n’étant désormais plus un atout, mais un essentiel.
En effet, au Canada, la création de rapports sur les enjeux d’environnement, de société et de gouvernance ainsi que la transparence en matière de climat deviendront obligatoires pour les institutions financières sous réglementation fédérale à partir de 2024. Ces mesures sont au diapason avec les nouvelles lignes directrices du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) qui exigent que les banques et les assureurs sous réglementation fédérale tiennent compte des changements climatiques dans leurs pratiques de gouvernance et leurs divulgations financières.3

L’impact de la durabilité sur la réputation des banques

Les banques qui échouent dans la mise en valeur des engagements en matière d’environnement, de société et de gouvernance nuisent à leur réputation. De plus, elles rencontrent des obstacles lorsque vient le temps d’attirer et de conserver les meilleurs talents. Des études ont montré que les employés souhaitent que les entreprises aillent au-delà de leurs mesures de succès traditionnelles en tenant en compte les enjeux environnementaux et sociaux. Selon le sondage sur les espoirs et les craintes du personnel mené par PwC Global en 2022, « les employés, surtout les jeunes, veulent que leur employeur cherche plus que le rendement financier et qu’il accorde de l’importance aux facteurs liés à l’environnement, à la société et à la gouvernance. En fait, les employés canadiens souhaitent surtout que leur employeur divulgue leurs renseignements sur la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs. La deuxième priorité en matière de divulgation par l’employeur, selon le sondage, concerne l’impact économique, l’inclusion et la diversité ainsi que l’incidence sur l’environnement, notamment à l’égard des changements climatiques. »4

Les pratiques d’affaires durables représentent un avantage concurrentiel

Les banques peuvent, ou plutôt doivent, intégrer des mesures durables à leurs pratiques en matière de prêts, d’opérations, de ressources humaines et de gestion des biens matériels. Ultimement, les banques qui s’engagent ouvertement à l’égard de la durabilité et qui mènent des initiatives de durabilité à l’interne et à l’externe détiennent un avantage concurrentiel.

Nous avons adopté des pratiques d’affaires durables en 1976

Le groupe Ricoh, qui fait partie de l’indice mondial de durabilité Dow Jones (DJSI mondial, l’un des indices les plus réputés en matière d’environnement, de société et de gouvernance), et ayant été choisi comme l’une des 100 entreprises les plus durables au monde, favorise la durabilité pour notre avenir. Nous nous dévouons à la concrétisation d’une société plus durable grâce aux affaires et nous nous sommes engagés à contribuer à l’atteinte des objectifs de développement durable des Nations Unies d’ici 2030.
Pour en apprendre davantage sur l’engagement de Ricoh à l’égard de la durabilité, téléchargez notre résumé graphique : https://www.ricoh-usa.com/en/insights/articles/making-progress-on-sustainability-infographic (en anglais seulement).
Références
1 Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, Développement durable, « Les 17 objectifs », https://sdgs.un.org/fr/goals.
2 Bloomberg, « Four trends shaping the momentum in sustainable financing », avril 2022, https://www.bloomberg.com/professional/blog/four-trends-shaping-the-momentum-in-sustainable-finance/.
3 Bureau du surintendant des institutions financières, « Le BSIF publie une ligne directrice sur la gestion des risques climatiques », 7 mars 2023, https://www.osfi-bsif.gc.ca/fra/osfi-bsif/med/Pages/b15-nr.aspx.
4 PwC, « Informer sur les facteurs ESG qui importent le plus »,
https://www.pwc.com/ca/fr/today-s-issues/environmental-social-and-governance/net-zero/reporting-on-esg-factors-that-matter-most.html.