Barbara Marinoni n’a jamais laissé les conventions dicter sa façon de vivre sa vie. La volonté de faire les choses autrement est née dans sa jeunesse, en partie grâce à son éducation atypique. Alors qu’elle avait cinq ans, son père et sa mère ont divorcé, et c’est son père qui a choisi de les élever seul, elle et sa sœur.
« Pouvez-vous imaginer un homme italien choisissant d’élever deux jeunes filles dans les années 70 sans l’aide de personne? », demande-t-elle. « C’était du jamais vu, et ça allait certainement à l’encontre des normes sociales et des normes liées aux sexes. »
Pourtant, ces circonstances uniques ont permis de tirer des enseignements précieux sur le fait d’abattre les barrières, d’ignorer les idées préconçues sur les sexes et de travailler dur pour parvenir à ses fins.
« Mon père nous disait toujours que l’on récoltait ce que l’on semait dans la vie », révèle-t-elle. « Il nous a inculqué une très bonne éthique du travail. Nous savions que nous devions persévérer, surtout devant des problèmes. »
Pour Barbara, cela signifiait se dépasser en acceptant des postes dans des industries qui étaient, à de nombreux égards, difficiles pour les femmes. Elle a commencé sa carrière en tant que directrice de la qualité pour le fournisseur tiers de services d’un important fabricant d’automobiles dans les années 90. Plus tard, elle a gravi les échelons jusqu’à occuper le poste hautement estimé de directrice des opérations. L’ascension de Barbara était presque une première, étant donné l’inégalité entre les sexes qui était monnaie courante dans l’industrie de l’automobile à l’époque.
« Chaque jour, j’ai mené des combats liés aux sexes », affirme-t-elle. « J’ai dû me battre pour que ma carrière continue de progresser. » À de nombreuses reprises, cette bataille impliquait entre autres de travailler entre 15 et 16 heures en une journée, mais aussi d’essayer d’ignorer les remarques désobligeantes que des collègues jaloux lui lançaient. Lorsqu’on lui pose la question, Barbara admet qu’elle n’a jamais cherché à changer la culture dans laquelle est travaillait : « Ça aurait été peine perdue, parce que certaines choses étaient profondément ancrées. ». Cela dit, elle a bel et bien essayé de faire évoluer sa façon de diriger ses équipes.
« Même il y a dix ans, la gestion consistait surtout à s’assurer que le travail était fait, et on n’accordait vraiment pas d’importance aux gens », dit-elle. « Il fallait que le travail soit fait coûte que coûte. À l’époque où je travaillais dans l’industrie de l’automobile, il était acceptable de traiter les gens de toutes sortes de noms s’ils faisaient quelque chose de mal. Travailler dans cet environnement était vraiment difficile, mais je savais que je pouvais apprendre de mes expériences et en ressortir plus forte. »
Cela ne veut pas dire pour autant que Barbara gérait bien le stress d’être la seule femme dans un milieu d’hommes, bien au contraire. Lorsque sa carrière a pris son envol, elle s’est aussi retrouvée confrontée à de la violence au travail, à laquelle elle a fait face en se tournant vers la nourriture. À un certain point, elle pesait 300 livres, et ce, uniquement parce qu’elle avait commencé à intérioriser la discrimination qu’elle subissait.
Puis, après un incident particulièrement horrible, Barbara a décidé que trop, c’était trop; tout devait changer.
« Un jour, une jeune femme avec qui je travaillais m’a appris qu’on avait apparemment fait un dessin de moi dans les toilettes des hommes. J’ai attendu qu’elles soient libres pour aller vérifier, et sur un mur d’une des cabines, il y avait une image de moi sur le siège conducteur de ma BMW – je savais que c’était moi, parce que j’étais la seule à en conduire une. Quiconque avait fait ce dessin s’y était pris de façon à accentuer mon poids… on avait fait en sorte que la voiture ait l’air de s’écrouler sous mon poids. Peu de temps après, je suis partie et me suis fait la promesse de changer certaines choses. »
Elle a commencé par sa carrière. Après avoir quitté l’industrie de l’automobile, Barbara a travaillé quelques années pour une entreprise de logistique en tant que directrice principale, et en 2012, elle est arrivée chez Ricoh, une « entreprise de rêve ». Aujourd’hui, en tant que directrice générale nationale, Chaîne d’approvisionnement, elle exprime que Ricoh lui a ouvert des portes que bien d’autres entreprises auraient laissées fermées : la capacité de faire croître des équipes, d’apprendre les uns des autres et de changer la façon de faire des affaires.
« Mon conseil pour ceux qui veulent changer leur situation ou ceux qui font face à des défis comme ça a été le cas pour moi, c’est de ne jamais laisser votre sexe, ni quoi que ce soit d’autre, vous arrêter. Permettez-vous de vous retrouver dans des situations difficiles. N’ayez pas peur d’échouer. Exprimez-vous ».
« Chez Ricoh, nous investissons davantage dans les gens que les processus, parce que de cette façon, les processus suivront naturellement », affirme Barbara. « J’ai une équipe incroyable et des mentors au sein de Ricoh. Si je suis incertaine d’un point, j’ai le réseau de soutien qu’il me faut; je peux me tourner vers mon équipe de la haute direction ou mon gestionnaire et leur faire part de mes idées ou de mes réflexions pour qu’ils me fassent des commentaires et que je m’assure d’être sur la bonne voie ». Grâce à cet environnement, elle dit qu’elle apprend sans cesse, surtout sur la façon de se développer en tant que dirigeante et de devenir quelqu’un qui donne le pouvoir d’agir aux autres.
Barbara a aussi commencé à prendre soin d’elle, à commencer par changer sa façon de manger et son alimentation et par marcher davantage. Elle a aussi commencé à parler à quelqu’un de la violence psychologique qu’elle a subie dans ces postes précédents. Lentement, elle s’est mise à perdre du poids, et elle s’est fixé de nouveaux objectifs d’exercice. Ainsi, elle est passée de la marche au jogging, et par la suite, elle s’est entraînée en vue de demi-marathons, puis de marathons complets (à ce jour, elle en a fait huit). En 2016, elle a décidé qu’elle voulait se mettre au défi davantage en essayant de participer à des triathlons. « Je savais que je pouvais courir et faire du vélo et je ne m’en sortais pas si mal en natation, alors je me suis dit “pourquoi pas?” Joue gros ou entre chez toi », dit-elle. « Pour moi, c’est tout ou rien. »
Jusqu’à présent, Barbara a participé avec succès à trois triathlons Ironman (une prouesse athlétique qui comprend 3,9 km de nage, 180 km de vélo et un marathon complet) et elle est censée participer à sa quatrième en août. Également, elle a officiellement parcouru deux demi-triathlons Ironman, et un troisième est à venir en juillet.
« Mon conseil pour ceux qui veulent changer leur situation ou ceux qui font face à des défis comme ça a été le cas pour moi, c’est de ne jamais laisser votre sexe, ni quoi que ce soit d’autre, vous arrêter. Permettez-vous de vous retrouver dans des situations difficiles. N’ayez pas peur d’échouer. Exprimez-vous ».
Elle ajoute qu’il est important d’élaborer sa propre définition du succès, parce qu’elle diffère d’une personne à l’autre, et qu’avec des efforts, il est possible de réaliser tous les changements nécessaires pour l’obtenir.
« Chez Ricoh, l’une de nos valeurs est celle du GEMBA, un mot japonais qui signifie littéralement “l’endroit réel, l’endroit où se passent les choses et où la valeur est créée” », explique-t-elle. « Mais pour notre entreprise, et certainement pour moi, ce mot se traduit vraiment par le fait d’avoir ce point de vue que nous sommes tous capables d’entraîner des changements positifs, que ce soit en nous ou dans la société en général, et que nous devrions tous agir, sans jamais abandonner. »
Elle ajoute aussi que le GEMBA encourage tout le monde à être attentif pour apprendre et grandir, ce qui lui parle dans son parcours tant personnel que professionnel.
« C’est drôle, parce que je repense à mon enfance, où mon père disait toujours “on récolte ce que l’on sème”. Vraiment, tout est possible. Le changement est possible. Il suffit de l’accepter et de ne rien laisser nous barrer la route. »
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